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SUJET : Chroniques Oubliées, pour joueurs aveugles

Re: Chroniques Oubliées, pour joueurs aveugles il y a 11 ans 7 mois #28733

  • Nicolas
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Le 5 mai dernier, j'ai profiter de cette tribune pour vous raconter ma vie IRL. Personne ne s'en ai vraiment plains, alors je vais recommencer.

Je viens de vivre 3 semaines en enfer, même si ça commence à désenfler.

Semaine du lundi 26 septembre, je me renseigne sur la reconduction de mon cdd à temps partiel, dans l'accompagnement d'enfants handicapés en milieu scolaire. Et là, j'apprend que quelqu'un de "haut placé", suite à une rencontre avec des parents d'élèves, a ordonné de ne plus me donner de travail, pour cause de "comportement inadapté à l'accompagnement d'enfant". Ordre uniquement oral, avec refus de faire le moindre écrit. Après 3 ans, il serait temps de se rendre compte que je serais inadapté... A côté de ça, les bilans écrits sont trés positifs... Quand j'ai appris la nouvelle, je suis tombé à genoux par terre (au sens strict) et ma voie à due trahir la supplique quand j'ai demandé de bien vérifier l'ordre, qu'il s'agirait peut-être d'un malentendu, ou que l'on m'explique simplement mon erreur pour que je me corrige dans mes autres missions (plutôt que de m'exclure). Ensuite, chaque jour, j'ai attendu, attendu, de recevoir des nouvelles, prenant parfois les devant de l'appel téléphonique. Je tournais en rond chez moi et mon coeur s'arrêtait de battre à chaque fois que le téléphone sonnait. Mais pas moyen que le "dossier" n'avance, notamment par ce que la personne était over-bouqué par la préparation de la rentrée, et que la donneuse d'ordre était indisponible. Le Lundi 2 septembre, c'était la rentrée pour le personnel de l'éducation nationale, sauf pour moi.

Finalement, des collègues de travail, « de terrains », conscient de ma qualité, ont fait en sorte que j'ai par ailleurs un petit job. Toujours dans le cadre du handicape (forcément), et toujours à temps partiel (décidément).

Durant les 3 précédentes années, j'ai vu 10 adolescents handicapés scolarisés, dans 9 établissement différents, et seulement 2 des enfants avaient réellement leur place dans un établissement scolaire. Il y a eut notamment un adolescent entrant en seconde et qui était en fin de vie. Il a d'ailleurs été plus ou moins déscolarisé après 2 mois ; il avait toutes les heures de cours possibles, notamment de l'allemand, de l'anglais et des mathématiques en anglais, alors qu'il était maintenant inintelligible en français. Et je pourrais en raconter bien d'autres (et des situations pires) Mais ce serait trop long, trop triste, et quand même plutôt confidentiel...

Alors qu'au contraire, je pensais que mes efforts et la qualité de mes interventions dans des missions impossibles, feraient que je serais "reconnu" comme "un bon". Avec la précarité de la fonction, le trés faible salaire, et l'espoir soudain d'être pérennisé à hauteur du temps de travail que l'on a (à temps partiel à vie... qui n'en veux ?), était-ce trop demander ? Oui, je demande apparemment trop aux gens : plus qu'ils ne peuvent donner ; et je ne me méfierais pas assez, ou je prête aux gens la conscience du Bien de Super-Man. La réalité de la fonction d'AVS, c'est : "haro sur le baudet", dans "les animaux malades de la peste", de jean de la Fontaine.

Et donc, depuis, je "digère" la grosse baffe que j'ai alors reçus. Et je prend mes marques dans mon nouvel emploi.

Je suis vraiment un paladin pommé dans cette réalité. Je ne comprend rien. Je suis comme "Don Quichotte de la Manche" et mon esprit refuse de voir la réalité de la misère humaine : de la médiocrité humaine : de l'individualisme et de l'hypocrisie humaine. Moi qui n'aime que la collaboration, et notamment un loisir collaboratif (le jeu de rôles). 
D'ailleurs, je suis aller en urgence à la messe, tout les jours (tant que je n'avais pas de travail), et à mon groupe de prière de Renouveau Charismatique (1h30, tout les lundi-soir), ainsi même qu'au groupe de prière œcuménique pour les "fatigués et chargés". Cela faisait plusieurs mois que je m'étais éloigné d'une pratique assidue (que je n'ai jamais vraiment eut, d'ailleurs). J'ai même demandé à mon groupe de prière, la "prière des frère" : j'adresse à haute voie une prière d'intercession et tout le groupe, en éventail derrière moi, prie pour moi. Chant en langue, Interprétation du chant en langue, Images reçues, et texte biblique reçus... Notamment, le passage le plus "Don't worry, be happy" de la bible : évangile selon St Matthieu, chap 6, verset 25-34 (titré "s'abandonner à la Providence"). Et puis enfin "tu iras là où tu ne veux pas aller" (c'est Jésus qui dit cela à St Pierre, dans l'évangile selon St Jean, chap 21, fin du verset 18). Et fait est, qu'une semaine après, j'avais bien du travail, mais pas là où je voulais aller (ni dans le détail, ni dans sur les grandes lignes).

Cela fait donc 3 semaines que j'ai l'impression d'avoir une cible dans le dos. Que la vie me semble un "cauchemar réel", dont je ne voie pas le bout depuis 20 ans (et oui, 20 ans - je vous épargne quelques infos). Que je m'attend surtout à ce que les gens me trahissent, me jettent la pierre... dans je-ne-sais-quelle logique fataliste. 
J'ai recroisé, hier, dans le centre-ville, la personne haut placé qui a demandé mon évincement. Elle m'a reconnu, je l'ai reconnu, nous nous sommes saluer. J'aurais plutôt eut envis de lui envoyer mon poing dans la face. Mais ce ne serait pas bien, surtout par rapport aux gens qui ont fait en sorte que j'ai quand même un petit travail ; et puis, il y a pas mal de gens qui aimeraient avoir un emploi, et d'autre qui me disent que ce que j'ai véçu, bien d'autres le vivent aussi (dans d'autres institutions, entreprises, etc).

Le truc très positif, c'est que l'année à venir devrait bien ce passé (comparée aux déboires des 3 années précédentes). Ca reste un peu moins bien que si j'avais put retourner au collège de l'an dernier, où tout s'était (apparemment) bien passé. Cette année, je vais notamment avoir pas mal de faux frais... Dont celui que je n'avais pas imaginé, c'est 20 euros pour des traitement anti-poux.

Pour ce qui est du projet de me professionnaliser en masseur, je vais à priori laissé tomber. C'est hyper merdique d'y parvenir par le CAP d'esthétisme, c'est impossible par le diplôme de kinésithérapeute, et les écoles de "massage de bien-être" sont privées, et pas réellement reconnues. Et puis surtout, ensuite, comme c'est culturellement et administrativement mal cadré, c'est un projet où je me met "en danger" à toutes les étapes du projet et notamment quand j'aurai peut-être l'occasion d'enfin travailler : en seul à seul avec une femme, à chaque séance, elle peut raconter ce qu'elle veux sur ce qui s'est passé... Comme les parents de l'enfant handicapé, l'enfant handicapé, ou la personne qui les a reçu, peut(vent) raconter se qu'ils veulent, car de fait, il y a quelques heures de mon emploi du temps où j'étais seul à seul avec l'enfant.

Kizz de mon avenir professionnel, familiale, bénévole...
Quand j'étais ado, il y a bientôt 20 ans, mon projet était évident : une maison, une famille, un emploi. Et aujourd’hui, je suis à 0% de la réalisation du projet. Et en plus, j'ai la nette impression de ne pas savoir comment gérer ma vie pour y arriver. C'est le grand chaos des valeurs, des modèles (etc). Je ne suis apparemment pas le seul à souffrir de tout ça, mais ça ne solutionne rien. Et mon loisir, le jeu de rôles, j'ai l'impression de faire fausse route. J'aurais un emploi et une famille, je le ferais sur mon temps libre, pour décompresser, rêver (etc). Mais là, je fais du jeu de rôles, je veux y « produire » des choses, mais ce n'est pas équilibré par le reste, et j'ai l'impression que je gâche mon temps, de ne produire que du vent qui n'intéresse personne et qui ne m'aidera pas à construire ma vie.
Bref, grosse crise. Même si cela se calme lentement, depuis une semaine.

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L'intérêt du JdR, c'est que tous est possible (univers...). Le point faible, c'est que tout est possible, alors il faut trouver des rôlistes partageant +ou- les mêmes goùts (délire ou scénario construit, rôleplay?, PJs sauveurs ou PJs pilleurs...)
Dernière édition: par Nicolas.
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